Panneau de signalisation d'évacuation d'urgence vert avec une flèche à gauche et un pictogramme d'une personne qui court, symbolisant la sécurité et la prévention des risques industriels.

Zone ATEX : Définition, Réglementation et Sécurité des Installations

Pour les entreprises opérant dans des secteurs à haut risque — de la chimie à l’énergie, en passant par l’agroalimentaire ou la pharmacie — la notion de Zone ATEX est bien plus qu’une simple appellation. En fait, elle incarne une contrainte réglementaire vitale et une démarche de sécurité impérative. La présence de gaz inflammables, de vapeurs, de brouillards ou de poussières combustibles peut transformer un environnement de travail ordinaire en un danger permanent, où la moindre étincelle, surchauffe ou décharge électrostatique peut déclencher une catastrophe. C’est pourquoi la réglementation européenne impose de définir précisément ces zones, d’y appliquer des règles strictes et d’utiliser uniquement des équipements certifiés. Cet article décrypte la démarche de gestion des zones ATEX : de la définition des risques aux obligations légales de l’employeur,

Qu’est-ce qu’une zone ATEX ?

Comprendre l’essence et la classification des zones ATEX est la première étape vers une gestion des risques efficace et conforme.

Signification du terme ATEX

D’abord, l’acronyme ATEX désigne les ATmosphères EXplosibles. Une atmosphère explosive est un mélange avec l’air, dans des conditions atmosphériques, de substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs, brouillards ou poussières, dans lequel, après une inflammation, la combustion se propage à l’ensemble du mélange non brûlé.

Sachez que la législation ATEX, encadrée par des directives européennes, vise à protéger les travailleurs contre les dangers liés à ces environnements potentiellement explosifs. Ainsi, elle agit sur deux leviers fondamentaux : la conception des équipements et la gestion des installations.

Les différents types de zones ATEX

Le cœur de la réglementation pour les utilisateurs repose sur le Zonage ATEX. En fait, il s’agit de classer les emplacements dangereux en fonction de la fréquence et de la durée de présence d’une atmosphère explosive. Cette classification est indispensable pour choisir l’équipement adéquat (catégorie 1, 2 ou 3).

Le zonage se divise en deux familles selon la nature du combustible : Gaz/Vapeurs ou Poussières.

Milieu explosifZoneDéfinition de la zoneCatégorie d’équipement requise
Gaz, Vapeurs, Brouillards (G)Zone 0Présence d’une atmosphère explosive permanente, fréquente ou de longue durée.Catégorie 1G
Zone 1Présence occasionnelle d’une atmosphère explosive en fonctionnement normal.Catégorie 2G
Zone 2Présence rare et de courte durée d’une atmosphère explosive.Catégorie 3G
Poussières (D)Zone 20Présence d’un nuage de poussières combustibles permanente, fréquente ou de longue durée.Catégorie 1D
Zone 21Présence occasionnelle d’un nuage de poussières combustibles en fonctionnement normal.Catégorie 2D
Zone 22Présence rare et de courte durée d’un nuage de poussières combustibles.Catégorie 3D

Chaque zone impose un niveau de protection spécifique pour les équipements introduits.

Les risques liés aux atmosphères explosives

Le danger dans une zone ATEX est l’explosion elle-même. En fait, elle est une réaction de combustion ultrarapide, caractérisée par une forte augmentation de la pression et de la température. Les conséquences peuvent être dramatiques :

  • Risques humains : Blessures graves, brûlures, traumatismes dus aux ondes de choc et aux projections.
  • Risques matériels et financiers : Destruction des équipements, des bâtiments et des installations, entraînant des arrêts de production prolongés et des pertes économiques lourdes.
  • Risques juridiques : Non-conformité avec la réglementation, pouvant entraîner des sanctions pénales et civiles pour l’entreprise et ses dirigeants en cas d’accident.

La gestion proactive et rigoureuse des zones ATEX est donc l’investissement le plus critique pour la pérennité et la sécurité d’une installation industrielle.

La réglementation des zones ATEX

Le cadre réglementaire ATEX se fonde sur un corpus de directives européennes transposées en droit national, qui attribuent des responsabilités claires aux différents acteurs.

Les directives européennes ATEX

Deux directives sont au cœur du dispositif et sont complémentaires :

  1. Directive 2014/34/UE (Anciennement 94/9/CE). C’est la directive dite « Produits », qui s’applique aux fabricants. En cela, elle impose les exigences de conception, de fabrication et de certification des équipements eux mêmes destinés à être utilisés en zones ATEX. Elle garantit la libre circulation des produits certifiés en Europe.
  2. Directive 1999/92/CE. C’est la directive dite « Utilisateurs » qui s’applique aux employeurs. Elle établit les prescriptions minimales pour l’amélioration de la protection en matière de santé et de sécurité des travailleurs. Oui, ces derniers sont susceptibles d’être exposés au risque d’atmosphère explosive.

C’est cette dernière directive qui impose le zonage, l’évaluation des risques et la mise en place de mesures de prévention.

Les obligations des employeurs et entreprises

La Directive 1999/92/CE confère à l’employeur des obligations non négociables :

  • Évaluation et Zonage : Réaliser une évaluation des risques d’explosion et classer les emplacements dangereux en zones (0, 1, 2, 20, 21, 22). Cette tâche requiert une expertise technique pointue.
  • Document Relatif à la Protection Contre les Explosions (DRPE) : L’employeur doit rédiger et tenir à jour un document essentiel formalisant l’ensemble de sa démarche ATEX. en bref, le DRPE doit notamment identifier les risques, détailler le zonage, lister les mesures de prévention techniques et organisationnelles, et spécifier le matériel de sécurité utilisé.
  • Sélection des Équipements : S’assurer que seuls les équipements dont le marquage ATEX est compatible avec la zone d’utilisation sont mis en service.
  • Formation : Assurer la formation et l’information des travailleurs sur les risques spécifiques liés à l’ATEX et sur les procédures de sécurité à suivre.

Le non-respect de ces obligations engage directement la responsabilité de l’entreprise.

Les normes et certifications applicables

Les directives sont soutenues par des normes techniques harmonisées, notamment la série EN 60079 (pour le gaz) et EN 61241 / EN 60079-31 (pour les poussières). Ces normes sont la référence technique pour :

  • Le Zonage : NF EN 60079-10-1 (Gaz) et NF EN 60079-10-2 (Poussières).
  • L’Installation : NF EN 60079-14 (Règles pour la sélection et l’installation).
  • La Maintenance : NF EN 60079-17 (Règles pour l’inspection et la maintenance).

L’utilisation d’équipements portant le marquage CE suivi du symbole Ex (l’hexagone stylisé ⟨Ex⟩) et d’un numéro d’organisme notifié (si Catégorie 1 ou 2) atteste de leur certification et de leur conformité à la Directive 2014/34/UE.

Comment identifier une zone ATEX ?

L’identification et la délimitation précises des zones ATEX, ou zonage, sont les fondations de la prévention des explosions.

Les critères de classification

La classification en Zone 0, 1, 2 ou 20, 21, 22 est réalisée selon une méthodologie rigoureuse, en prenant en compte les trois critères principaux :

  1. La nature de la substance explosive : Gaz/Vapeur (G) ou Poussière (D).
  2. Le niveau de risque de fuite/dégagement : Est-ce une source de dégagement continue, primaire (régulière en fonctionnement normal), ou secondaire (rare en fonctionnement normal) ?
  3. La ventilation : L’efficacité de la ventilation (naturelle ou artificielle) à disperser l’atmosphère explosive potentielle. Une mauvaise ventilation augmente l’étendue et la classification de la zone.

En fait, le zonage ne dépend pas de l’équipement utilisé, mais uniquement de la probabilité de présence de l’atmosphère explosive. C’est le zonage qui détermine quel équipement doit être utilisé, et non l’inverse.

Exemples concrets de zones ATEX dans l’industrie

Pour illustrer l’importance du zonage, voici quelques exemples courants d’industries concernées et de zones typiques :

Secteur industrielSubstance ExplosiveZone ATEX TypiqueDescription
Pétrochimie/RaffinerieHydrocarbures (Gaz, Vapeurs)Zone 0 (G)Intérieur d’une cuve de stockage de liquide inflammable.
Zone 1 (G)Proximité immédiate des pompes, vannes et raccords de tuyauterie.
Agroalimentaire/MinoterieFarines, sucres, céréales (Poussières)Zone 20 (D)Intérieur des silos de stockage ou des filtres à manches.
Zone 21 (D)Proximité immédiate des ensacheuses, trémies et convoyeurs.
Pharmaceutique/ChimieSolvants organiques, poudres fines (Gaz et/ou Poussières)Zone 1/21 (D)Zones de mélange, de séchage, ou autour des points de remplissage.

Alors, dans ces environnements, l’utilisation de smartphones ATEX, de tablettes ATEX et d’autres appareils de communication et de mesure certifiés est absolument indispensable. Oui, elle permet d’éviter d’introduire une source d’inflammation dans la zone classifiée.

Les équipements adaptés aux zones ATEX

Une fois le zonage établi, la responsabilité de l’employeur est de sélectionner des équipements dont le marquage est égal ou supérieur aux exigences de la zone.

Matériels électriques et électroniques certifiés

Les équipements introduits dans une zone ATEX doivent être conçus pour empêcher l’apparition d’étincelles, de surfaces chaudes, ou d’arcs électriques :

  • Sécurité Intrinsèque (Ex i) : C’est la méthode de protection la plus courante pour les appareils mobiles (smartphones, radios). En fait, elle limite l’énergie électrique disponible à un niveau si bas qu’il est insuffisant pour provoquer l’inflammation de l’atmosphère explosive, même en cas de défaut.
  • Enveloppe Antidéflagrante (Ex d) : L’appareil est enfermé dans un boîtier suffisamment robuste pour contenir une explosion interne et empêcher la propagation de la flamme à l’extérieur. Souvent utilisé pour les moteurs ou les coffrets électriques fixes.
  • Sécurité Augmentée (Ex e) : Des mesures sont prises pour empêcher l’apparition d’arcs électriques, d’étincelles ou de températures excessives sur les surfaces internes et externes.

ATEXCOM est spécialiste dans la fourniture de solutions mobiles certifiées (Smartphones Zone 1/21, Tablettes Zone 2/22, etc.). Et cela garantit une protection maximale grâce à la technologie de sécurité intrinsèque.

Outils et dispositifs de protection

La sécurité en zone ATEX ne se limite pas à l’électronique. Alors, l’employeur doit également considérer :

  • Les outils manuels : Utilisation d’outils en alliages non ferreux (bronze, laiton) pour éviter la production d’étincelles par choc.
  • Les vêtements antistatiques : Port obligatoire de vêtements conformes à la norme EN 1149-5 pour prévenir l’accumulation et la décharge d’électricité statique (particulièrement critique en Zone 0/20 et 1/21).
  • La mise à la terre : Systèmes de mise à la terre et de liaison équipotentielle efficaces pour dissiper les charges statiques.

En bref, chaque élément introduit dans une zone ATEX est une source potentielle d’inflammation. Il est alors indispensable de choisir la bonne évaluation.

Bonnes pratiques d’installation et d’entretien

En cas de mauvise installation, même l’équipement le plus performant peut devenir dangereux :

  1. Respect de la NF EN 60079-14. Du personnel qualifié se charge de l’installation (câblage et raccordement) conformément aux règles de l’art pour ne pas compromettre la certification.
  2. Intégrité de l’Enveloppe : Les presse-étoupes, joints, et capots doivent rester parfaitement étanches et ne jamais être modifiés. Toute dégradation annule la protection.
  3. Vérification de la Température : S’assurer que l’équipement n’est pas installé dans un environnement où la température ambiante dépasse les limites pour lesquelles il a été certifié.

En choisissant des équipements certifiés et robustes, et en maintenant une gestion rigoureuse de vos installations, vous assurez la pérennité de vos opérations tout en offrant la plus haute sécurité à vos équipes. La conformité ATEX n’est pas un coût, c’est l’investissement le plus sûr. Contactez-nous pour plus d’informations.

Rechercher